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French Touch, le retour

En 1988, Margaret Thatcher décide d’interdire en Grande-Bretagne les manifestations de “musique répétitive”. Les raves s’exilent et traversent la Manche, et font par la même occasion découvrir à toute une jeunesse française la musique électronique. Dites bonjour à la French Touch. Les débuts de la French Touch Laurent

En 1988, Margaret Thatcher décide d’interdire en Grande-Bretagne les manifestations de “musique répétitive”. Les raves s’exilent et traversent la Manche, et font par la même occasion découvrir à toute une jeunesse française la musique électronique. Dites bonjour à la French Touch.

Les débuts de la French Touch

Laurent Garnier, Dimitri From Paris, Etienne de Crécy… Dès le milieu des années 90, une génération d’artistes français commencent sérieusement à se pencher sur l’électronique et à sortir des morceaux percutants, pourtant loin de la froideur synthétique. Leur ‘touch’ est d’y inclure un supplément d’âme, un peu de funk et de disco. D’abord confidentiel, le mouvement prend de l’ampleur et les maxis s’enchainent. En 1996, le Homework de Daft Punk et le Pansoul de Motorbass voient le jour. Les critiques sont unanimes : quelque chose se passe en France du côté de Paris et de Versailles. Une jeunesse s’apprête à tout changer. On l’appellera la French Touch, tiré d’une phrase aperçue sur un blouson, “We give a French Touch to House Music“.

Et les tubes s’accumulent : Around the World des Daft Punk, Foxxy de Cassius, Sexy Boy d’Air. Un vrai climax est atteint fin des années 90/début des années 2000 avec Music Sounds Better With You de Stardust, You Are My High de Demon ou encore Lady de Modjo qui deviennent les tubes de l’été. La French Touch règne pendant une large période en maître sur les charts internationaux. Peut-être un peu trop.

Période creuse ?

Le public commence à montrer des signes de lassitude, et la French Touch disparait un moment des radars, laissant place à d’autres DJ à l’électro bubblegum, dont le doux parfum part aussi vite que celui de la pâte à macher. Certains se tournent vers le cinéma (Quentin Dupieux, ancien Monsieur Oizo), d’autres agissent en hommes de l’ombre de la production (Philippe Zdar, Guy de Homem-Christo des Daft Punk) sans pour autant arrêter leurs activités. Certains continuent à sortir des EPs, et tournent à travers le monde, fort de leur crédibilité French Touch, véritable passeport international pour toutes les platines. Ils forment peut-être ainsi cette nouvelle génération élévée à leur écoute, comme celle de l’écurie Ed Banger. Justice ou encore Kavinsky (signé lui chez Record Makers, label fondé par Air) peuvent en effet se présenter comme la seconde vague de la French Touch, avec un son certes différent mais qui s’inscrit dans une même tradition.


Un retour…institutionnel ?

Mais les ténors de l’électro made in France n’ont jamais vraiment disparu, gardiens d’une avant-garde, anticipateurs de tendances. Ils reviennent cette année en force. Adoubée par les institutions telles que la Gaité Lyrique ou le Musée des Arts Décoratifs, qui consacrent au mouvement French Touch plusieurs expositions, ils font aujourd’hui leur grand retour sur le devant de la scène. Des exemples ? Etienne de Crécy présentait dernièrement son live à l’Olympia, Dimitri From Paris et Cassius étaient bookés par Boiler Room, connue pour ne programmer que les DJs les plus pointus de New York à Paris en passant par Berlin demain. Philippe Zdar continue dans l’ombre de peaufiner les albums les plus attendus, de Cat Power à Kindness, sans oublier vient de sortir. Alex Gopher, a sorti récemment son EP Hello inc. Laurent Garnier a fêté récemment ses 25 ans de carrière. Et Daft Punk sort son album en 2013. Tremble, mauvaise électro enregistrée en 3 minutes avec un Vocoder et des pop stars à la manque : la révolution électronique revient directement dans tes dents.

Marine Normand