Revenue de l’édition 2015 de Calvi On The Rocks, la journaliste Pauline Perinet nous raconte son séjour Corse. Une parenthèse enchantée aux airs de Paradis sur terre (et mer)…
Tout commence par un sol brûlant sur le port. J’attrape une main tendue, et mes pieds nus trouvent réconfort sur le boudin du zodiaque. Plus remuant que le métro, plus vivifiant que le vélib et plus hydratant qu’un über, me voici sur la navette fluviale de la Villa Schweppes, direction Mar a Beach.
La plage
Pour la cinquième année consécutive, la Villa Schweppes a pris ses quartiers sur l’une des plus belles plages de Calvi. Ses concurrentes, l’Octopussy ou In Casa, ont de quoi rougir d’elle. Car Mar a Beach, c’est avant tout une crique isolée, où l’on peut se rendre par la mer ou par un vaste chemin sinueux au volant d’un bolide tout terrain.
Le bateau tangue, les chapeaux sont au fond du sac, les corps badigeonnés de crème solaire, et la musique se fait de plus en plus forte. Sur les hauteurs apparaissent des lettres blanches, qui, sous leurs allures hollywoodiennes, annonce la couleur.
Nous sommes à la Villa Schweppes et tout le monde est là. Festivaliers, familles, locaux… Les barmen ont d’ailleurs un visage familier, ce sont les mêmes qu’à Cannes. Les shakers tournoient, la glace est pilée et les Schweppes’ito coulent à flots. Tous les ingrédients sont réunis pour faire la fête comme il se doit West Coast.
Les paillettes
Bien que le concept soit rodé, l’intrigue change toutefois chaque jour. Car la Villa Schweppes, c’est un peu Hollywood. Vendredi pour l’ouverture, c’était un scénario à la Entourage, où Vince, E et Turtle se seraient retrouvés à une beach party masquée. Cät Cät aux platines, une foule aux visages recouverts de masques de chats. Samedi, c’était plutôt Beverly Hills, avec un live de Haute, puis le set d’une des Brigitte. Dimanche, Californication avec Para One en invité surprise, et surtout Joe Goddard de Hot Chip, quelques heures avant leur live au Théâtre de Verdure. Oui oui, il faisait très chaud.
On danse beaucoup à la Villa Schweppes. Toujours avec style, souvent tatoué. Comme l’année dernière, des tatouages éphémères sont distribués. Et c’est avec un flamand rose ou un cocktail Schweppes sur le corps que tout ce petit monde s’amuse. C’est ainsi que mardi, je me suis retrouvé avec un petit cocktail sur l’avant bras à assister – pour moi – au meilleur live de Calvi on the Rocks : celui de Flavien Berger.
Nouveau génie de l’electro pop, le parisien a sorti son premier album “Leviathan” en avril dernier. Sur la scène de la Villa Schweppes, face à la Méditerrannée, sa pop chimérique, voyageuse et mélancolique a trouvé tout son sens. Et encore plus au près des quelques petits chanceux du public qui s’étaient vu distribuer des lunettes psychédéliques, histoire d’encore plus rêver debout.
Le paradis
Mais un autre Calvi est possible. Celui où l’on s’octroie un moment magique. Remontés sur un bateau, c’est vers une petite crique isolée que l’on se dirige prendre l’apéro. La mer est turquoise, le calme salvateur, et les esprits émerveillés. La West Coast de l’île de beauté rayonne, charme et séduit. Les garçons essaient de se l’accaparer, gravissent ses rochers, puis plongent. Les filles restent bouche bée et tentent d’immortaliser par tous les moyens cet instant magique.
Bien décidée à partir à l’aventure entre deux verres de rosé et quelques rondelles de saucisson, j’enfile un masque et un tuba. Je me retrouve dans une piscine géante. Le sol est immaculé, une petite raie secoue le sable blanc dix mètres en amont. Le soleil brille sur les écailles des poissons, mon esprit vagabonde, le bonheur est bien présent.
20h, le soleil s’abaisse, le ciel devient orangé et l’atmosphère poétique. La parenthèse ne dure que quelques minutes – que l’on aimerait figer pour l’éternité. Il est l’heure de rentrer, la journée est loin d’être terminée. Direction le Théâtre de Verdure après le dîner, là où se déroulent les concerts de Calvi on the Rocks. La scène a changé de côté cette année, les cactus sont toujours présents sur les murs de la Citadelle. C’est dans ce cadre si particulier qu’ont lieu chaque soir quatre concerts. Quatre concerts qui nous amènent à 3h45, et nous entraînent malgré nous à gravir les dizaines de marches de la Citadelle de Calvi pour aller en after chez Tao. On continue à danser, danser, danser, et les 5h20 pointent le bout de leur nez. Beaucoup plus reposé que nous, le soleil revient dans le game pour nous émerveiller, mais surtout pour nous signaler à 6h06 quand il apparaît, qu’il serait peut-être temps d’aller nous coucher.
Pauline Perinet